Un livre, un gorille et une recette !

(Pour découvrir la recette, défilez vers le bas)

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Ce n’est pas tous les jours que l’on se trouve empli d’émotion en lisant un livre pour enfants, mais cela m’est arrivé hier. Avec mon fils (16 mois) nous étions en train de feuilleter un de ses livres préférés, One Gorilla (actuellement indisponible en français, mais une excellente façon d’introduire des petits français à des mots et des chiffres simples en anglais). Ce livre est plein d’illustrations incroyables représentant les animaux préférés de l’auteure et illustratrice, en particulier le gorille, que l’on retrouve dans chaque dessin. Comme beaucoup d’enfants de son âge, mon fils a une page qu’il aime revisiter encore et encore et qu’il me fait relire à chaque fois (dans son cas, celle avec des chats dans le jardin). Alors que nous étions es train de compter les cinq pandas dans la neige, j’ai eu une sorte d’ épiphanie. Pendant un moment, j’ai vu le monde à travers les yeux de mon fils. Toute la beauté qui nous entoure dans la nature et les nombreux animaux et écosystèmes sur notre planète extraordinaire qu’il lui reste encore à découvrir.

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J’ai imaginé la première fois qu’il viendrait avec moi découvrir les singes magots dans les forêts de cèdres au Maroc ou, peut-être un peu plus tard, observer un singe laineux menacé d’extinction émergeant de sa cachette dans l’Amazonie péruvienne. J’ai imaginé l’emmener faire de la plongée en apnée, voir l’explosion des couleurs qu’offrent les fonds de océaniques… Mais pour le moment, un simple tour à l’étang au fond de notre jardin pour observer des grenouilles dans leur environnement naturel doit lui donner les mêmes frissons que s’il était un explorateur face à face avec un dodo.

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Un des singes laineux (Orinax flavicauda) que mon association Neotropical Primate Conservation (www.neoprimate.org) protège

Grace à mon travail dans le milieu de la conservation, j’ai passé une grande partie de ma vingtaine à contempler des animaux rares dans la nature. J’oublie parfois a quel point cela fut une chance et un privilège de pouvoir voyager et voir de la faune et la flore de si près. Lorsque mon fils arrivera à l’âge adulte, beaucoup de ces espèces n’existeront probablement plus à l’état sauvage. Comme pour tous ceux qui sont aux fronts de cette si difficile bataille de la protection de l’environnement et des animaux, la joie et la récompense sont souvent le simple fait de savoir que tel créatures existent. Mon sentiment d’exaltation en lisant ce livre avec Wilf reste teinté d’amertume car je sais que mon travail pour les associations de protection des primates demeure essentiel si les générations futures veulent pouvoir partager cette planète avec d’autres espèces.

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Notre fils apprend comment la nourriture arrive dans notre assiette ainsi que les bienfaits, saveurs et les éclats de couleur des plats végétaliens.

Mais bien sûr, les choix que nous faisons dans notre vie quotidienne sont tout aussi importants que le travail des associations. En choisissant d’acheter des produits locaux et bio, et en refusant de participer au déboisement de la forêt tropicale pour l’alimentation animale, le gaspillage de l’eau et des terres et finalement l’énorme cruauté causée par l’abattage des milliards d’animaux nécessaires à assouvir notre addiction à la viande, aux œufs et aux produits laitiers… en choisissant de prendre son vélo au lieu de sa voiture, le train au lieu de l’avion, un pull chaud au lieu de quelques degrés de chauffage en plus… Ce sont toutes ces petites décisions que, vivant dans le monde développé, nous avons le privilège et la responsabilité de prendre chaque jour. L’ironie de la situation est d’autant plus grande que nous qui avons à faire ces choix sommes en même temps les principaux responsables du réchauffement climatique et du gaspillage des ressources de notre planète. Une statistique frappante a été révélée par le WWF (World Wide Fund for Nature) il y a deux ans: dans les 40 dernières années, la moitié de la faune mondiale s’est éteinte. Cette information a eu un impact considérable sur moi, car j’ai réalisé que cela c’était passée pendant le temps de ma vie sur la planète.

Nous pouvons et devons utiliser les nouvelles technologies pour protéger la nature et éviter d’autres extinctions, mais ces mêmes technologies ont sans doute accéléré massivement le déclin de la planète. A l’âge de 11 ans, je suis devenue militante de l’environnement sans le savoir puisque j’ai finalement persuadé ma famille de me laisser devenir végétarienne, mais ce n’est que plus tard dans la vie que j’ai fait le lien entre nos habitudes quotidiennes et la survie de la Terre, quand j’ai décidé de faire d’autres changements dans mon mode de vie y compris devenir végétalienne, ne manger que local et bio et limiter ma consommation de carburant.

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Grâce a des livres comme ceux-ci, nos enfants grandissent avec l’idée fausse que les animaux de la ferme passent des longues vies contentes, libres dans les champs. Ce n’est que rarement le cas aujourd’hui.

Bien que beaucoup craignent que ces types de changements aient un impact négatif sur leur qualité de vie, je ressens le contraire, car j’ai l’impression de protéger activement la planète pour les générations futures et donc pour mon fils. J’espère que, à mesure qu’il grandira, il pourra se réjouir de ma décision de l’éduquer de cette façon. Pour moi, cela signifie que, peu importe la quantité de forêt tropicale rasée ou du degré de réchauffement ou encore le nombre d’espèces animales qui disparaitront au cours des 40 premières années de sa vie, il en aura été très peu responsable. De plus, il sera sans doute une en meilleure santé et possédera de meilleurs connaissances sur l’alimentation et sa production, et son impact sur l’environnement et les animaux.

Un jour, je lui expliquerai pourquoi je préfère les pages dans son livre One Gorilla qui montrent les animaux dans la nature plutôt que celles qui montrent des oiseaux sauvages devenus animaux de compagnie et pourquoi j’adapte les mots des comptines Old MacDonald Had a Farm, Alouette et Une souris verte (ou peut-être le comprendra-t-il de lui-même). Peut-être qu’un jour je lui expliquerai pourquoi les livres que nous lisons à la maison sont légèrement différents de ceux des autres enfants (des livres sur les animaux sauvages, des histoires de bonté et d’amour plutôt que les représentations irréalistes d’animaux grandissant heureux dans des fermes).

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J’ai récemment croisé ce livre pour enfants qui raconte l’histoire d’un taureau et son chemin depuis la naissance vers sa mort aux arènes. L’écrivain prétend adopter un point de vue neutre, mais en même temps parle du « destin » du taureau. Je m’interroge: nos enfants ne sont ils pas déjà exposés à assez de violence pour qu’il soit nécessaire de leur faire découvrir celle de la tauromachie

La lecture de One Gorilla a profondément affecté ma journée et je crois qu’un seul livre peut changer la façon dont les enfants voient le monde. Un seul livre peut changer l’idée devenue banale que la nature et les animaux sont nos esclaves, tout en permettant aux enfants de voir qu’il est possible de vivre en symbiose avec le vivant. Souhaitons nous donc un avenir plein de beaux livres et de belles lectures dans le respect du monde naturel qui entoure nos enfants.

 

Pour terminer, toujours dans le thème des animaux sauvages, j’aimerais partager avec vous la recette du goûter préféré de mon fils, un gâteau que j’ai appelé le moelleux « crocodile » à cause de sa couleur verte. Les épinards contiennent beaucoup de fer, mais le fer végétal est plus facilement assimilé par le corps si est consommé en même temps que des aliments riches en vitamine C. C’est pourquoi je vous recommande de le avec des fruits frais comme par exemple des framboises ou des quartiers d’orange, bon appétit!

 

 

Moelleux Crocodile

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Ingrédients

240g farine complète

1,5 cuillère a café de cannelle

1 sachet de levure chimique

185 ml lait d’avoine

25g huile de coco

60 ml mélasse (aussi riche en fer, mais attention, ça colle !)

1 banane (peut être remplacée par des produits plus locaux en saison, e.g. avocat avec une cuillère a soupe de sucre, ou encore 100g de compote de pomme avec 300g de farine au lieu de 240g)

100 – 150g d’épinards

1 cuillère à café d’arôme de vanille

1 cuillère a soupe de graines de chia trempées dans 3 cuillères à soupe d’eau (faire tremper pendant au moins une heure – remplace l’œuf en terme de texture et de protéines)

Préchauffez le four à 180 degrés. Chemisez un moule à gâteau. Combinez tous les ingrédients secs. Faire fondre l’huile de coco et mixez les ingrédients liquides dans un robot (en ajoutant les épinards petit a petit). Mélangez l’ensemble dans un bol, remplissez le moule et faire cuire pendant 30 minutes. Laissez refroidir avant de servir

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